La semaine de quatre jours : réalité ou utopie ?

De plus en plus d’entreprises sont soucieuses du bien-être de leurs salariés dans le but d’accroître leur productivité. Pour cela, certaines d’entre elles ont testé la semaine de quatre jours.

D’après les testeurs, cette méthode d’organisation du temps de travail s’est avérée bénéfique tant au niveau de la productivité qu’au niveau organisationnel.

 

Comment mettre en place la semaine de quatre jours et est-ce réellement bénéfique ?  

Comment organiser la semaine de 4 jours ?  

La semaine de quatre jours peut se moduler de différentes façons :

  • en réduisant le nombre d’heures de travail ;
  • en augmentant l’amplitude journalière ;
  • en enlevant juste un jour de travail sans modifier la plage horaire.

Le principe de base de la semaine de quatre jours est de conserver le même salaire qu’avec la semaine de cinq jours mais en travaillant un jour de moins. Pensée dans les années 90 via le projet de loi Robien, les lois Aubry, sont venues abroger la semaine de quatre jours et banaliser la semaine de cinq jours.

 

La semaine de quatre jours : facteurs de productivité ?  

Olivier Sales, fondateur de Love Radius, l’entreprise British Telecom, Claude Prigent CEO de Yprema, BaseCamp ou encore l’entreprise Néo-zélandaise Perpetual Guardian sous tout autant d’entreprises qui ont opté pour la semaine de quatre jours.

Dans tous les cas, le bilan reste le même : une augmentation de cinq points de la productivité et une diminution de sept points du stress ressenti par les salariés. Depuis 1997, l’entreprise Yprema a opté pour organiser la semaine de quatre jours pour 80 % de ses salariés. Pour compenser la perte d’un jour de travail, la plage horaire de présence dans l’entreprise a augmenté. À contrario, l’entreprise Perpetual Guardian a fait le test pendant deux mois de proposer à ses salariés de travailler seulement quatre jours par semaine mais payé cinq.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’entreprise n’a pas perdu au change, bien au contraire. Avec des salariés plus motivés et plus productif, l’entreprise n’a pas vu de différence sur l’aspect financier. En effet, en travaillant un jour de moins, les salariés ont dû trouver de nouvelles méthodes de travail et apprendre à mieux s’organiser afin de répondre aux objectifs de l’entreprise. De ce fait, moins de présentéisme, moins de temps passé à surfer sur le web et plus de concentration ont permis à ces entreprises de voir rapidement les bénéfices de la semaine de quatre jours.

 

La semaine de quatre jours attire les salariés  

Selon l’étude The Workforce View in Europe 2019 menée par ADP, 56 % des salariés interrogés affirment préférer travailler quatre jours au lieu de cinq. Pour ce faire, 78 % d’entre eux souhaiteraient agrandir leur plage horaire afin de conserver la même rémunération alors que 22 % choisiraient de diminuer leur temps de travail quitte à gagner moins.

Toujours est-il que la semaine de quatre jours motive les collaborateurs qui se disent être plus performant et avoir un meilleur équilibre vie professionnelle et vie personnelle. En effet, les salariés pratiquant la semaine de quatre jours estiment avoir plus de temps pour se consacrer à leurs occupations personnelles. En d’autres termes, les entreprises ayant modifié le temps de travail au sein de leur structure ont toutes avoué ne pas vouloir revenir à la semaine de cinq jours.

 

Des semaines plus courtes mais autant de tâches  

Si la majorité des collaborateurs affirment préférer la semaine de quatre jours, tout n’est pas tout rose. Effectivement, même si la durée du travail est réduite ou aménagée, les tâches, les réunions et la quantité de travail ne diminue pas. C’est pourquoi, certains salariés se sentent plus soumis au stress et à la pression. De plus, ces derniers regrettent que la vision du travail n’ai pas autant eu de changements que prévus. Enfin, selon le secteur d’activité de l’entreprise ou sa structure il est parfois impossible de mettre en place une réforme aussi importante.

Remanier les semaines de travail implique également une profonde modification de l’organisation. Par exemple, il devient indispensable de posséder un système de renvoi d’appel ou de chat instantané. Au sein de l’entreprise Yprema par exemple, au service des ressources humaines, les trois salariés en poste avaient des tâches prédéfinies. Cependant, en instaurant la semaine de quatre jours, les trois collègues ont dû apprendre les tâches des unes et des autres afin de ne pas bloquer le bon déroulement de la journée en cas d’absence. Finalement, la masse de travail ne désemplit pas et se sont aux salariés à s’adapter quitte à parfois faire les tâches de plusieurs personnes.

 

La semaine de quatre jours en France  

Pour le moment, les entreprises pratiquants la semaine de quatre jours restent rares. En effet, les entreprises françaises ont le sentiment que retirer un jour de travail va être contre-productif et que les objectifs ne seront pas atteints. De plus, comme expliqué précédemment, la semaine de quatre jours ne peut s’appliquer dans toutes les structures. Par exemple, une start-up avec de petits effectifs et son importante charge de travail, n’a pas la possibilité de retirer un jour de travail. Le problème est le même dans les grandes entreprises ou repenser une organisation nécessite un travail titanesque.

Ainsi, peut-être qu’un jour la semaine de quatre jours entrera dans les mœurs, mais pour l’heure il semble assez utopique que cette méthode de travail devienne une généralité.

 

Les derniers articles

RH - Gestion administrative du personnel

Offre d’emploi : quelles sont les règles à respecter ?

RH - Gestion administrative du personnel

Comment déployer votre logiciel SIRH ?

RH - Gestion administrative du personnel

Comparatif des outils de communication externe